Mais qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire, ça, hmm ?

uFAQ

Sur les site de l'Internet, la FAQ (pour Frequently Asked Questions, ou Foire Aux Questions) est l'endroit où sont consignées les réponses les plus souvent demandées aux administrateurs. Pour répondre aussi aux questions les moins souvent posées, j’ai choisi uFAQ, pour unFrequently Asked Questions. Ou, en français : Foire Aux Questions Les Moins Souvent Posées Voire Pas Du Tout Mais Que Quand Même J’Aurais Aimé Qu’On Me Les Pose Pour Avoir L’Occasion D’Y Répondre Parce Que Je Trouve Ces Réponses Intéressantes. Mais comme FAQLMSPVPDTMQQMJAAQOMLPPALODYRPQJTCRI ça faisait un peu lourd, j’ai juste gardé uFAQ.

  • Ton blog s’appelait loin-de-b612, ça veut dire quoi ?

Un blog c’est un site, ou une page, régulièrement alimenté par un individu ou un petit groupe qui… Quoi ? Ah ok, pas ça ! Pardon !

On est nombreux à avoir une bible, au sens figuratif du terme. Je parle d’un bouquin auquel on est attaché, qu’on relit de temps en temps pour renouveler le plaisir, ou quand ça ne va pas fort, ou juste quand on n’a plus de batterie sur son téléphone. Ben moi, c’est Le Petit Prince, d’Antoine de Saint-Exupéry, et j’encourage ceux qui pensent que c’est écrit pour les enfants à le (re)lire : ça ne prend pas longtemps et je le trouve riche en enseignements ! Par exemple, on y apprend à dessiner des moutons. Et à apprivoiser un renard. Et à entretenir un volcan, au cas où tu en aies un dans le jardin ça peut être super utile. Ce livre, je l’ai en poche, au sens figuratif ET littéral cette fois : à la fois en format poche et dans la poche intérieure de mon sac-à-dos de voyage. J’en ai aussi une version pop-up (tu sais, avec les dessins qui se déplient quand tu tournes les pages !), en version bretonne (pour lire en mangeant des crêpes), en version thaï (pour si un jour lire le breton devient trop simple) et quelques autres encore. Chaque relecture a apporté son lot (d’éléments) de réponses à mes interrogations du moment, si bien que j’ai fini par m’identifier à ce petit personnage qui vit une petite vie tranquille, sur son petit astéroïde (oui, ok, mais c’est un conte, hein !), avant de se sentir poussé à se balader dans l’espace pour découvrir d’autres mondes.

Dans ce livre, B612 est le nom choisi par les hommes pour son astéroïde, son chez lui, son point de départ..

  • Où es-tu au moment où tu réponds à cette question ?

En Nouvelle-cannelloni !

(Merci à John Sims, mon frangin qu’est trop mon frère, de m’avoir fait rire devant mon écran quand il m’avait envoyé cette vanne. Je suis bien content qu'on ne soit pas passé à côté et qu'elle existe, au moins ici)

  • Si tu pouvais choisir un super-pouvoir, ce serait lequel ?

J’entends souvent comme réponse la téléportation. Je peux comprendre. À condition que ça marche par la visualisation, pas par se taper des giga-heures de calculs pour savoir situer l'endroit visé sur une Terre en rotation autour du Soleil en mouvement dans une galaxie en déplacement constant l'univers en expansion, je peux comprendre. Ou alors tu te mets d'accord avec un pote qui fait le souhait de devenir astrophysicien mais franchement, c'est chaud. Sinon, tu peux aussi miser sur les avancées de la science pour une solution de téléportation viable : en 2009 s’est déroulée avec succès une expérience dans laquelle un atome a été téléporté sur un mètre. Un ATOME. Sur un MÈTRE. C’est énorme comme avancée, mais si tu voulais pique-niquer à la Barbade, faudra attendre !

Malgré tout, je préfère mes voyages avec l’excitation des préparatifs, qui grandit avec le temps qui passe comme la peur face au temps qu'il reste jusqu’au départ. Et puis ensuite, sur la route, les imprévus sont la meilleure façon de se révéler à soi-même, d'apprendre à s'adapter, à rebondir, et les rencontres peuvent y être magnifiques. On s'offre tous les choix, on tient sa vie entre ses mains ; on peut s’autoriser à s’arrêter pour sentir une fleur, jouer avec un chien, entourer un arbre de ses bras (essaie, avant de rigoler de ma tronche !). On peut faire une grimace rigolote à un gosse, consoler une personne qui pleure, cueillir des sourires au marché. On peut se rafraîchir sous la pluie ou sauter dans les flaques. On peut chanter en marchant ou marcher en chantant. Ce sont là autant de choses qu’on peut tous faire tous les jours, mais qu’on s’autorise tellement plus facilement avec un sac sur le dos ! Je trouve que le chemin compte au moins autant que la destination : voyager me fait rêver, alors claquer des doigts pour traverser la planète ce serait rigolo cinq minutes, hein !

Pouvoir voler me paraît plus judicieux, dans le sens où ça peut permettre d’aller partout également mais la sensation doit être fabuleuse. À condition de spécifier « voler dans les airs », parce que voler dans les magasins n’est pas un super-pouvoir. Les australiens ont même un nom pour ça : le French Shopping (ou « faire ses courses à la française »).

Respirer sous l’eau a longtemps été ma réponse à la question, mais depuis que j’ai progressé en apnée, j’ai découvert une sensation de bien-être et de sérénité que je préfère continuer à expérimenter. Là encore, la fin n’est peut-être pas aussi exaltante à atteindre qu'à approcher.

Avoir des griffes rétractiles c’est super-classe, super-pratique pour faire griller des brochettes quand tu as oublié les piques, mais c’est surtout super-déjà-pris par Wolverine, à côté de qui j'aurais l'air d'un campeur asthmatique.

Être doté d'un super-pouvoir d'achat, ça serait super-sympa, autrement. Mais bon, là, je rêve.

J'en ai entendus répondre voir à travers les vêtements. Déjà, c'est pas tellement gentil du tout, il y a eu des hashtags créés pour moins que ça, et puis je crois que ça peut être traumatisant plus qu'agréable.

Me rappeler des blagues qu’on me raconte, ça pourrait être chouette aussi. À propos, tu sais ce que fait un oiseau dont la femme n'est pas chouette ?..

Pardon.

Ah ! Dans le genre pratique, il y a aussi être nyctalope ! Le super-pouvoir au nom le plus rigolo. Ça sonne super-vulgaire alors qu’en fait ça veut juste dire voir dans le noir.

D'ailleurs, quand on y pense, voir dans le noir, c’est un peu le super-pouvoir des proctologues en Afrique, nan ?

Parfois, j'aimerais pouvoir remonter le temps, même juste de quelques secondes. Juste assez pour choisir de ne pas sortir le genre de vanne que tu viens de lire, par exemple.

Mais je suis nouille, j’en ai déjà un, de pouvoir bien classe ! Certains privilégiés connaissent déjà mon identité secrète de Super-Dodo et si tu fais partie des autres je te fais un aveu : je suis l’homme qui peut s’endormir partout, tout le temps, tout de suite, même en plein milieu d’uneeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee

  • Quelles sont les choses les plus insolites que tu aies entendues en voyage ?

Février 2010, Bali, Indonésie.

Pour nous rendre à un secret spot (ici, une plage jalousement gardée secrète par les surfeurs qui la connaissent) de Bali, un pote et moi étions partis à deux sur son scooter. Bien déterminés à le trouver, on a roulé à dos de selle pendant plus d'une heure et demie, serpentant dans des petites routes, des chemins et des rizières en se repérant au soleil, aux arbres et aux cabanes. En y arrivant enfin, on est tombé sur un mec en pleine sieste, adossé à une glacière, au milieu de nulle part, entouré de rien. La surprise nous faisait ouvrir grand les yeux alors, quand lui a entrouvert un des siens, on lui a demandé ce qu’il foutait dans un lieu aussi désert :

« Pour l’instant il n’y a jamais personne, mais quand ce spot ne sera plus secret, je serai le premier sur place pour vendre des boissons ! Puis, pour briser notre silence, il a ouvert la glacière sur laquelle il était assis, en nous regardant avec satisfaction. Vous voulez boire quelque chose? »

Juillet 2010, Portugal.

Au Portugal, je n'ai rencontré que des gens très serviables… tant que personne n’essayait de leur parler en espagnol. Aussi, pour demander mon chemin à un policier alors que je ne savais encore dire en portugais que « chien errant », « gâteau d’anniversaire » et « fermé pour cause de fermeture », j’avais préféré me lancer en anglais :

Moi : « Do you know the way to this camping ? (Connaissez-vous le chemin jusqu’à ce camping?)

Lui, dans un français fluide, sans accent et bien meilleur que le mien : - Ah, mais je déduis de votre prononciation que vous êtes français, me trompe-je ? Vous parlez une langue que j’affectionne particulièrement et que j’ai pris grand plaisir à apprendre durant mon séjour de trois mois dans votre si charmant pays ! C’est donc avec mes quelques notions, et en espérant toutefois pouvoir compter sur votre indulgence et votre tolérance quant à mes approximations, que je vais vous indiquer le trajet le plus simple, sinon le plus court, qui consiste à simplement longer ce parterre de camélias jusqu’à passer sous l’aqueduc au-delà duquel vous pourrez vous référer aux panneaux vous informant de la direction et de la distance relatives à votre destination.

Moi : - Oh ? Eh ben... Merci. Euh… Obrigado. »

Ah oui, je savais aussi dire merci en portugais

Février 2012, Australie.

En marchant sur un trottoir de Mildura, dans le Victoria, je m'étais fait inviter avec un petit groupe de gens venus fêter le week-end. Ou n'importe quoi d'autre, d'ailleurs, car on n'est pas regardant sur les raisons de trinquer, en Australie. J'en dis un peu plus sur cette soirée dans l'article She Be et le Reverse Kanga, mais tu apprécieras sûrement de savoir que, dans un élan de solidarité et me voyant galérer avec mon anglais tout claqué d'ancien écolier, une des jeunes femmes de la bande avait réuni dans une phrase tous ses souvenirs de cours de Français pour me faire plaisir :

« Maman, le chat ouvre porte le de plafond s’il-te-plaît beaucoup. »

Face à cette intervention, personne n'a pensé pouvoir faire mieux. Enfin je crois, parce qu'on s'est tous satisfaits de réussir à communiquer en anglais.

Mars 2012, Australie.

Dans l’état du Victoria comme dans toute l'Autralie, les terres sont vastes et les campagnes profondes. Plus profondes en tout cas que l’esprit de cette brute rupestre croisé à l'aube, entre deux de ses bières matinales, qui m’avait sorti sans aucun contexte :

« Bah ! De toute façon, vous les français, vous devez tous parler arabe depuis le temps ! »

Septembre 2012, Australie.

Un collègue d’une ferme de Katherine, dans le Territoire du Nord, m’avait résumé ce qu’il pensait d’un autre travailleur, qui déployait beaucoup de moyens pour ne rien faire, en quelques mots :

" He’s as useful as tits on the balls " (Il est aussi utile que des tétons sur les boules)

J'avais éclaté de rire sans même savoir qu'il parodiait une expression populaire, useful as tits on a bull (utile comme des tétons sur un taureau). Dans des contextes différents mais avec un message équivalent, j'ai aussi pu entendre dire en Australie " utile comme une théière en chocolat " (as good as a chocolate teapot) ou, ma préférée, " il ne saurait pas vider l'eau d'une botte si les instructions étaient écrites sous le talon " (couldn't pour water out of a boot if there was instructions on the heel) !

Janvier 2014, Sumatra, Indonésie.

Sur la grande île de Sumatra, la population est à 95% musulmane et pratiquante. Ce qui est très (très (très)) élevé. En jouant de la guitare avec un jeune local je l’ai soudain vu s’inquiéter :

Lui : « Tu es de quelle religion, toi ?
Moi : - Aucune.
Lui (surpris, désemparé et même un tout petit peu effrayé) : -Ah, mais t’es un communiste alors ?! »

Mai 2015, Nouvelle-Calédonie.

Pendant qu’on était quelques-uns à attendre notre repas devant une roulotte, un kanak un peu bancal et très assoiffé, qui échangeait visiblement la réalité contre de l'ébriété, passait de temps en temps nous demander une pièce. Et puis il oubliait, buvait une goulée à même le bidon et revenait nous voir dans les trois minutes suivantes et ainsi de suite. Donnait alors qui voulait, le nombre de fois voulu, et chaque fois le brave homme s’en allait en essayant de nous caresser les cheveux. Ou en dansant sur une musique que devaient jouer des petits personnages dans sa tête. Ou, en ce qui me concerne, en criant :

« Il y aura toujours de la place pour tous !.. Avant d’ajouter en s’en allant, les bras levés au ciel, en dansant, en sautillant et en chantant : à Moscouhou-hoUUuhOUUuuuuu !.. »

Juillet 2023, Cambodge :

On était quelque part dans la grande ville de Siem Reap quand on s'est aperçu que le pneu arrière de la moto de Coline, ma compagne et complice, était à plat et rien n'indiquait que la moto que j'avais supporterait plus que mon poids, j'aurais même parié sur moins. Il fallait donc trouver une solution à portée de pattes avant d'espérer se déplacer sur roues à nouveau. Heureusement, à Siem Reap il y a des solutions partout, surtout quand ton problème est une panne de moto. Je suis allé m'adresser au réparateur le plus proche : pour lui montrer le problème il suffisait de désigner la roue à plat, mais pour discuter d'une solution, on était très limités. De toute façon avant même que je finisse de dire bonjour à sa famille, il avait déjà tout démonté ! Quand Coco nous a rejoint, j'ai espéré que ses notions de khmer suffiraient mais il nous a tous fallu attendre qu'un ami de l'ouvrier arrive avec un téléphone accédant à internet pour qu'on puisse utiliser la fonction de traduction, enfin ! Le mécano a dicté son idée puis m'a montré l'écran pour que je puisse en lire la traduction :

" J'échange mon oncle contre un job. "

Heureusement pour son oncle, ce n'était pas vraiment son idée et après une bonne rigolade et quelques ajustements, on a pu s'en sortir !

Septembre 2023, Québec, Canada :

À notre arrivée à Montréal pour un séjour familial au grand air Québecois, une de nos premières démarches, avant même d'aller manger une poutine ou boire un érable, a été d'aller récupérer les deux voitures réservées à notre nom. On s'attendait tous les six à la différence d'accent et de vocabulaire. On l'attendait même, plutôt amusés. M'enfin on n'a pas attendu longtemps puisqu'après trente secondes au guichet de l'agence on entendait :

" Avez-vous-tu accès à vot' courriel, oui ? Aaaaalright ! "

  • INTERLUDE NUL

De quel domaine économique les équations
K=(C+V/V=(C/V)+1 , E=Py/V, et
Π=Py/(C+V)=(VE)/(C+V)=(Py/V)/((C/V)+1
expriment-elles les contradictions fondamentales ?

  • En parlant d’économie, comment t’as géré l’aspect financier ?

Alors ça c’est une question qui m’a travaillé avant de partir, et je me remercie de la poser.

J’ai travaillé.

Bah oui, le moyen le plus simple de récolter des sesterces, quel que soit l’endroit du monde, c’est encore de bosser.

Exemple : en Asie du Sud-Est… Nan, attends ça compte pas, j’ai pas cherché : le temps d’y trouver un taf mon visa aurait été écoulé et puis passer son voyage dans un McKing pour un dixième de SMIC français, c’est pas fifou !

Nouvel exemple : en Nouvelle-Calédonie… Nan, non plus, j’avais l’ami John déjà installé sur place qui m’a fait bosser avec lui directement. Deux fois. Royal ! Là-bas, comme partout ailleurs, les contacts engendrent les opportunités.

Bon exemple, cette fois : en Australie comme dans différents autres pays, comme la Nouvelle-Zélande, le Japon, l’Argentine, le Canada, etc…, certaines personnes sont éligibles pour un visa appelé le WHV, pour Working Holiday Visa (ou PVT pour Permis Vacances Travail). En deux mots, le WHV en Australie, c’est portes ouvertes (tu peux compter, ça fait deux mots). Pendant un an tu peux entrer, sortir, habiter, bosser, voyager… Bref, tu es quasiment considéré comme un résident et il y a moyen de trouver pas mal de tafs différents. Et de toucher pas mal de billets. En bossant dans des fermes, sans qualifications particulières, je me suis vu toucher le triple de mon salaire français d’opticien, alors OK, je n’ai jamais touché de gros salaire en France et je ne comptais pas mes heures en Australie, mais quand même, ça fait relativiser ! Et puis une fois sur place tu es tellement perdu au milieu de rien que tu bosses à fond pour pouvoir mieux voyager derrière et ça se fait globalement dans la très bonne humeur générale !

Il faut bien se rendre compte aussi qu’en voyage, si tu n’es pas du genre à squatter les villes trop longtemps ou à flamber dans les boîtes, tu as moyen d’économiser facilement. Nombreux sont les voyageurs qui se contentent de peu ou qui apprennent à le faire : sur la route, un véhicule aménagé ou une tente rendent les nuits potentiellement gratuites, par exemple, et permettent même de grandes bouffes communes autour d'un feu sous les étoiles. Il en faut peuuuuu pour être heureuuux !

Si tu m’en veux parce qu’après ça tu entends Baloo, du Livre de la Jungle, chanter toute la journée dans ta tête, dis-toi que ça aurait été pire si au lieu du bivouac je passais mes nuits en nightclubs, où, décidemment, qu'est-ce qu'on est serréééés, au fond de cetteuh boîteuh !

Et puis, sur la route, tu apprends la débrouille. Le système D. Tu apprends vite de petites combines plus ou moins légales et c’est à chacun de fixer ses limites !

Bon exemple (direct cette fois, BAM !) pas trop légal du tout (ah ok, au temps pour moi) : en 2012, durant ma première année en Australie, j'ai pu côtoyer quelques habitués des auberges de jeunesse qui arrivaient à utiliser, avec plus de discrétion que de honte, une technique ancestrale de ninjas propre sur eux qui consiste à faire démarrer des machines à laver le linge avec des cotons-tiges. Sans pièce, du tout. Ce qui permettait d'économiser la tournée à quatre dollars australiens (ça reviendrait à environ six euros en 2023). Ça peut aussi marcher avec des billards mais si tu sais comment faire sur des distributeurs de billets je prends l'info. C'est pas pour moi, hein, c'est pour un pote.

Bons exemples (pour de vrai, maintenant !) : ça devient courant de partager des trajets en voiture avec d’autres gens un peu partout dans le monde et faire du stop n’est jamais aussi flippant que quand on n'a jamais essayé. Ça peut également être amusant d’échanger des affaires ou des services : j’ai ainsi adoré profiter d’une demi-douzaine de tournées de bières dans un pub de Melbourne, Australie, en remerciement de quelques airs de guitare joués à la demande, ou d'une excellente bouffe dans un petit resto de camping à Ouvéa (Nouvelle-Calédonie) en échange d'un coup de main en cuisine .

En ce qui concerne les billets d’avion il n’y a pas de secret : pour trouver le moins cher, il faut comparer (et c’est valable aussi pour les logements, les transports, la bouffe…) et si possible s’y prendre en avance (mais ça demande de l’organisation et je n’ai pas ce super-pouvoir : à la place, je dors). Il y a des comparateurs de prix de billet et des comparateurs de comparateurs. Bien sûr, tu peux aussi comparer les comparateurs de comparateurs. Ah, et les compagnies utilisent ton adresse IP pour savoir quand, d'où et combien de fois tu t’es connecté et pour quels types de trajets, donc n’hésite pas à utiliser plusieurs appareils pour tes comparages de comparations. M'enfin, avant de virer maboul tu peux aussi aller voir une agence, ils subissent les mêmes insultes à la logique que nous par les compagnies aériennes, mais ils les gèrent souvent de manière plus saine.

Enfin, ne sous-estime jamais le pouvoir de la Force, jeune padawan. De la solidarité, je veux dire. Il existe encore des gens, voyageurs ou non, éparpillés sur la planète, qui seront là pour t’aider, quoi qu’il arrive, sans rien attendre en retour, parfois sans même s'en rendre compte tant ce sera spontané. Ces gens peuvent être partout, ils ne sont jamais loin. Ils n’attendent parfois même pas un sourire, mais ils te font reprendre confiance en toi et en la vie en te filant le petit coup de pouce qui, tu le sais, tu peux le ressentir, te fera aller loin.

Alors si tu penses à partir mais que tes économies te font hésiter… au pire, qu’est-ce que tu risques ?

  • Comment s’est passée ta première fois ?

Ah, la première fois ! On dira ce qu’on voudra mais ça peut être un moment crucial, parfois même révélateur d'une passion !

Pour moi c’était à l’âge de 22 ans : ça semblera tard pour certains, tôt pour d’autres, mais il n’y a pas d’âge pour s’y mettre ! Même si, bon, les enfants doivent profiter différemment, évidemment. Pour une partie d'entre eux ça fait comme avec les épinards : plus on leur impose tôt, moins ils aiment ça plus tard. Mais moi je savais un peu ce que je voulais (et surtout ce que je ne voulais pas), j’en ai eu envie dès que ça s'est présenté, comme ça, sur un coup de tête. Sur une proposition de mon meilleur pote on l'a fait ensemble, spontanément (pour ne pas dire à l'arrache !), en Grèce : y’a pire endroit pour une première fois, clairement ! En plus ce naze avait oublié sa carte bancaire en partant, alors il a fallu s'arranger...

… Quoi ?

Oh.

... Ah nanananananananan ! Ah nan, nan, nan ! Moi je parlais toujours de voyage, t'as l'esprit tordu, un peu !

  • Mais comment fais-tu pour être aussi drôle, intelligent ET fort au tir de crottes de biques au lance-pierres ?

Mon secret, c'est la modestie. Je suis extrêmement modeste. Je dois être le meilleur du monde en modestie.

D'ailleurs, je reste surpris qu'on ne m'ait jamais posé cette question. En tout cas si tu veux un peu de contexte autour de cette discipline méconnue qu'est le tir de crotte de biques au lance-pierres, clique ici !